50 nuances de Grey: une analyse féministe 3/4
Cet article fait partie d’une série en quatre parties. Ci-contre, la partie 1 et la partie 2.
Par Anne B.
Comment 50 nuances de Grey est-il parvenu à vendre le sadisme sexuel aux femmes, et faire croire que ce n’est pas de la violence mais de l’amour et de l’érotisme ?

3) Le produit est vendu comme une histoire d’amour
50 nuances puise dans les codes romantico-glamour pour recouvrir la violence d’une aura d’amour. L’homme est la quintessence du prince charmant – richissime, beau et jeune – le supposé rêve inespéré de chaque femme sur terre d’appartenir à un tel homme (en effet, ils incarnent tout ce dont nous sommes dépossédées dans le patriarcat).
L’enjeu du récit, la tension qui tient en haleine c’est est-ce que Christian-le-millionnaire-maniaque-de-contrôle finira par tomber amoureux d’elle, et deviendra le vrai prince charmant dont elle rêve ? Une fois ce cadre posé, il blanchit tous les crimes de l’homme.
Pour effacer la souffrance qu’il lui inflige, le roman ne se contente pas de décrire la réaction génitale traumatique aux violences comme du désir sexuel; il célèbre aussi l’amour sacrificiel d’Anastasia, qui pardonne toutes les violences de l’homme.
Or ce que le livre fait passer pour de l’amour… Ne l’est pas.
Vidéo pédagogique : « C’est quoi le sexisme ? Quel lien avec les violences ? »
Une vidéo pédagogique sur le lien entre le sexisme et les violences des hommes faites aux femmes, publié par le centre Hubertine Auclert en juin 2015:
50 nuances de Grey: une analyse féministe 2/4
Cette violence, décrite ainsi, paraît choquante. Alors pourquoi ne la voit-on pas en la lisant ?
Nous sommes nombreuses à ne pas y voir la violence décrite ci-dessus, ou à se dire, au mieux, que c’est « mal écrit ». Comment se fait-il ?
La majorité des femmes n’aiment pas la pornographie. Dans la pornographie masculine, les femmes n’y existent très clairement qu’en tant qu’objets utilisés pour le pilonnage des hommes, et la porno ne prétend pas faire croire qu’il s’agit d’autre chose que de cela, même si la femme est montrée en jouir. Ces images nous choquent le plus souvent, nous dégoûtent, ou au pire ne nous paraissent pas crédibles. Et le sujet de ces images est de toute façon l’homme, ou plutôt, son pénis qui assaille les orifices des femmes. Il est impossible pour quiconque de s’identifier à la femme-objet telle qu’elle y est présentée (avilie, chosifiée), et les femmes ne se reconnaissent pas dans cette figure de s… et soumise absolue.
50 nuances de viol a opéré un tournant, car il a réussi à vendre de la violence sexuelle explicite à un public de masse de femmes là où la pornographie dominante ne les atteignait pas jusque-là. Pas en consommatrices directes en tous cas. Même si évidemment, cela fait des décennies que nous subissons l’impact de l’escalade de la culture pornographique et la propagation des pratiques prostitutionnelles brutales vendues comme « libération sexuelle ».
Comment 50 nuances de Grey est-il parvenu à vendre le sadisme sexuel aux femmes, et faire croire que ce n’est pas de la violence mais de l’amour et de l’érotisme ?

50 Nuances de de Grey: une analyse féministe – 1/4
Par Anne B.

La stratégie médiatique de 50 nuances de Grey
50 nuances de Grey, écrit par la Britannique Erika L. James est un roman en trois tomes tiré d’une fanfiction sur l’univers de Twilight. Il a été vendu à 70 millions d’exemplaires dans le monde, et principalement à des femmes. C’est à l’occasion de la Saint Valentin que son adaptation en film est sorti, appuyé d’un battage médiatique massif.
Écrit comme un roman d’amour, les médias le qualifient aussi de roman « érotique », voire de « Mommy porn » [pornographie pour maman]. Ce qui a largement contribué à en faire un best-seller c’est l’aspect scandaleux du livre, car l’auteur y décrit des pratiques « sadomasochistes » adressées aux femmes, en leur promettant une histoire émoustillante … une forme de pornographie à leur portée.
Nous allons voir combien ce livre n’a rien de la « libération sexuelle » qu’il prétend défendre.
En quoi est-ce de la pornographie ? Et pourquoi faut-il une version « pour les filles » ? Je démontrerai ici que pour vendre aux femmes le sadisme qui caractérise la pornographie dominante, il faut l’enrober de sentiments, le recouvrir d’un vernis d’amour. Je décrirai d’abord les formes de violences qui caractérisent la relation entre les protagonistes et ferai un parallèle entre les pratiques décrites et la pornographie de masse. Puis je montrerai comment cette violence est masquée par un discours sur la jouissance, le choix individuel et le sacrifice au nom de l’amour.
8 mars: un hommage à toutes les femmes par le groupe Lesbiennes of Colour
8 Mars, journée internationale des droits des Femmes: le groupe Lesbiennes Of Color souhaite rendre hommage à toutes les Femmes et Lesbiennes qui résistent au quotidien qui contournent les lois des hommes, qui s’en moquent, qui les combattent par leurs actions individuelles et collectives à celles qui s’organisent, dans leur village, dans leur ville en faisant la chasse aux violeurs et résistent aux prédicateurs de tous bord. A toutes celles qui luttent pour que les filles aient accès à l’école. A ces femmes résistantes qui protègent les petites filles en leur transmettant leur droit de dire Non. A toutes celles qui vont là où elles ne sont pas admises.
A toutes ces Femmes qui sortent de l’ombre en luttant pour leur autonomie.
SUJANA RANA responsable de NARI association de féministes népalaises au Liban sous l’ action de Sujana Rana, « les bonnes à tout faire », les cuisinières, employées de maison, les nounous du Liban se sont syndiquées.
MIRA BOASHAK porte parole du syndicat des ouvrières du textile au Bangladesh après la catastrophe du Rama Plaza elle subit plusieurs attaques de la part des patrons mais elle continue son combat.
SARA BAHAYI la première femme taxi d’Afghanistan
MAXIMA ACUÑA DE CHAUPE au Pérou lutte contre une multinationale minière
AMIRA OSMAN HAMED, une militante soudanaise des droits des femmes, est toujours sous le coup d’une inculpation de « tenue indécente » pour avoir refusé de porter le voile. Elle a été arrêtée le 27 août 2013 par la police de l’ordre public pour avoir refusé de couvrir ses cheveux avec un foulard.
AMINETOU MINT EL MOCTAR présidente de l’Association des femmes chefs de famille en Mauritanie, célèbre pour son engagement pour la défense des droits des femmes et contre l’esclavage, militante est aujourd’hui menacée de mort par un groupe intégriste. Dans son combat pour la défense des droits des femmes, elle s’est notamment confrontée à l’inertie du pouvoir très influencé par le pouvoir religieux (les oulémas).
TASLIMA NASREEN écrivaine, poète, féministe d’origine Bengalie expulsée de son pays après une fatwa où sa tête fût mise à prix. Après 21 ans d’exil en Suède et en Inde et pas moins de 7 fatwas elle continue d’écrire. Ses livres sont interdits au Bangladesh mais des copies permettent aux femmes de lire ses livres.
Une enquête importante sur l’impact des violences sexuelles commis dans l’enfance
Le 1er mars, l’association Mémoire Traumatique et Victimologie a publié une enquête sur le parcours des victimes de violences sexuelles durant l’enfance.
L’enquête mesure l’impact de ces violences sur toute la vie des victimes, y compris l’impact du déni et de l’absence de prise en charge par les services d’aide, de soin et de protection.
La synthèse du rapport peut se télécharger ici
Le rapport complet peut se télécharger ici
Le rapport complet est accessible sur le site stopaudeni.com, sur le blog stopauxviolences.blogspot.fr, sur le site memoiretraumatique.org.
Sexualité féminine : de la femme-objet aux femmes qui se libèrent
Documentaire diffusé le mercredi 11 février 2015 à 17h00 sur France-Culture, émission Sur les Docks : http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-collection-enquetes-femme-objet-femme-qui-se-libere-2015-02-11
Février 2015, par Claudine Legardinier, publié sur prostitution et société
Auteure d’un précédent documentaire Pelos, histoires de cheveux [1], Frédérique Pollet-Rouyer revient avec un sujet explosif : La sexualité des femmes : de la femme-objet aux femmes qui se libèrent. Témoignages de femmes, lectures, propos de sexologues, de psychologues et de militantes féministes montrent la toute puissance d’un modèle unique de sexualité – au masculin – et la longue route restant à parcourir pour que les femmes aient, elles aussi, vraiment accès au désir et au plaisir. Un sujet délicat dont il n’est pas exagéré de dire qu’il revêt une véritable dimension politique.
Cinquante ans après la « libération sexuelle » et dans une société gorgée de représentations du sexe et de la sexualité, beaucoup de petites filles en sont encore à dire qu’elles n’ont rien
. Elles sont capables de dessiner un pénis (en érection…) mais pas leur propre sexe qu’elles ne connaissent pas. L’organe sexuel du plaisir féminin, le clitoris, demeure totalement occulté pendant que l’organe masculin reste valorisé, voire encensé. Il apparaît que, devenues adultes, et malgré les discours ambiants, elles n’ont pas de plaisir, ou peu, dans une forme de sexualité entièrement dessinée par les hommes. La vérité, c’est que beaucoup simulent, n’osent pas dire non, et vivent dans la culpabilité de ne pas répondre à ce qui est attendu d’elles.
Abolir le système prostitueur pour réaffirmer les droits humains

Muriel Salmona, Sandrine Goldschmidt, Anne Billows, Typhaine Duch, Annie Ferrand. Publié sur Slate au lien suivant: http://www.slate.fr/tribune/65433/abolir-systeme-prostitueur-droits-humains
France, 28.11.2012 – 2 h 32, mis à jour le 28.11.2012 à 2 h 40
L’abolition est un projet que ses détracteurs enlisent dans la propagande et les faux débats. Remettons les pendules à l’heure: la prostitution n’est ni une forme de sexualité ni une activité économique. La notion de consentement est une arnaque.
Les faux débats ont pour argument principal:
«Les personnes en prostitution sont consentantes, elles l’ont choisi, il n’y a donc pas de violence!»
Or ce n’est pas le consentement qui détermine si oui ou non il y a violence.
Des violences omniprésentes, avant, pendant et après l’entrée en prostitution
Vouloir l’abolition, c’est tout simplement réaffirmer un principe des Droits Humains: aucun humain ne peut consentir à sa destruction; en matière d’atteinte et de violation de l’intégrité physique et psychique d’une personne, de coups et blessures et d’actes de torture et de barbarie, le consentement de la victime ne compte pas pour la qualification des faits. Vouloir aménager des droits aux prostitueurs (ceux de pouvoir acheter une violence) et affirmer l’existence d’une «prostitution choisie», c’est blanchir leurs délits et leurs crimes au nom du consentement de la victime.
Le blog « comment peut on être féministe »
Publié le Mis à jour le
C’est avec joie que nous partageons la découverte du blog « comment peut on être féministe« . Voici des extraits de certains de ses articles:
Sur le partage des tâches ménagères:
Le partage des tâches, enjeu féministe primordial : « Et toi, concrètement, comment tu fais ? » Ben je fais comme ça. Comme un mec, oui »
Lire la suite »
Cette entrée a été publiée dans les blogs féministes et taguée blog féministe, comment peut-on être féministe.